Gagner sa vie, n'est-ce pas un peu la perdre ?

Modifié par Estelledurand

Si l’on admet comme une nécessité de devoir travailler pour "gagner sa vie", que signifie alors au juste ce gain (entendu comme l’obtention de quelque chose qui ne nous est pas initialement donné), ou de quoi s’agirait-il de sortir vainqueur (le gagnant à l'issue d'une forme de lutte) ? 

Ainsi comprise, l’activité que constitue le travail tirerait sa raison d’être de sa fin, c’est-à-dire du but poursuivi : si l’on travaille, ce serait pour gagner de quoi assurer sa subsistance. Mais qu’entend-on au juste par "vie", dans l’expression "gagner sa vie"? Est-ce bien une vie, de ne retirer comme bénéfice de son travail que de quoi assurer sa survie biologique ?

Envisagée ainsi, la question présupposerait que le travail, rémunéré dans la forme contemporaine de son organisation sociale, apporte un gain qui serait réductible à sa rémunération. Mais ne pourrait-on pas faire l'hypothèse que ce gain apparent masque d’autres formes de gains, voire éventuellement des pertes ? Après tout, quel sens y a-t-il à consacrer l’essentiel de son temps éveillé à travailler pour « gagner sa vie », au point qu’il ne nous resterait alors plus de temps, ou bien plus de force, pour vivre affranchi du travail ?

Source : https://lesmanuelslibres.region-academique-idf.fr
Télécharger le manuel : https://forge.apps.education.fr/drane-ile-de-france/les-manuels-libres/philosophie-terminale ou directement le fichier ZIP
Sous réserve des droits de propriété intellectuelle de tiers, les contenus de ce site sont proposés dans le cadre du droit Français sous licence CC BY-NC-SA 4.0